Les dix types de rappels après un concert de votre goupe

"Z'en voulez une autre ? Nan ? Vraiment ? Sursursur ?"

Qui sait que le très primaire « Une aut’ ! Une aut’ ! Une aut’ ! », ou le quasi grossier « Wo-ho-ho-ho-hoooo ! Wo-ho-ho-ho-hoooo !! Wo-ho-ho-ho-hoooo !!! », trouve ses origines au 19ème, lorsque les musiciens de l’orchestre avaient particulièrement bien interprété un morceau, et que le public sous le charme des mélopées, suppliaient pour un bis. Depuis ce temps, les musiques païennes ont fait leur entrée sur scène, puis celles dites actuelles ont perpétré le rite, jusqu’à l’institutionnaliser de manière plus ou moins heureuse. Si bien qu’à la fin de chaque concert se pose aujourd’hui la question, quelle que soit le style ou le lieu : Stop ou encore ? Afin de dresser un panorama des options qui se poseront peut-être à vous à ce moment là en tant que groupe, voilà donc recensées sous vos yeux ébahis, tous les types de rappels existant.

 

>> LE RAPPEL DU PAREIL AU MÊME

Faute de profondeur dans le répertoire, ou par automatisme dans l’idée de répéter votre « super tube que tout le monde attend », vous l’enchainez à nouveau sous les hourras de la foule et les sous vêtements féminins émus.

Vous êtes plutôt du genre à faire dans la facilité dans la vie, adeptes du sempiternel « après tout c’est ce que le gens veulent ». On ne peut pas vous jeter la pierre, quoi que parfois on aimerait, car après tout si par hasard il s’avérait que c’est vraiment ce que « les gens » veulent, vous auriez bien raison.

 

>> LE RAPPEL INEXISTANT

Vous avez cartonné votre show, vous entendez la foule se déchainer sitôt le dernier morceau terminé, alors vous intimez à vos potes de la technique de laisser durer le suspens, de laisser monter la sauce, de chauffer un maximum les mains de votre public, et BAM ! Après 5 bonnes minutes passées à s’égosiller, les fans voient les lumières se rallumer. Roger insère un album dans la platine et le best of du groupe monte dans les enceintes vous indiquant au pire la sortie, au mieux la table de merch.

Vous êtes sûrement un gros sadique, du genre à déguster une bonne tarte au citron meringué sous le nez de votre pote diabétique en faisant des « Hmmmmm… Waouw… Un-ré-gal… ». Bref, un beau salaud. Mais après tout on ne peut pas vraiment vous en vouloir, c’est de la frustration que nait le succès bien souvent.

 

>> LE RAPPEL SURPRISE

Tel le pain qu’on nous sert à chaque réunion de famille ou la pochette qu’on sert aux petits papoutes pour mieux les décevoir, le rappel surprise est un truc que les artistes malicieux aiment à pondre pour faire croire qu’ils sont créatifs. En fonction de votre degré d’imagination, vous vous lancez donc dans un morceau fraichement écrit, une soupe réchauffée, ou même une impro.

Vous êtes du genre taquin, coquin, et on ne peut pas vous donner tort. La coquinerie, c’est bien.

 

>> LE RAPPEL A PEINE SUGGÉRÉ

Vous avez fait un bon concert, vous sentez la salle chaude comme braise, vous claquez la derniere note de votre dernier morceau, entendez des applaudissements, et lâchez après quelques secondes à peine de noir sur scène… « Vous en voulez une autre ? »

Alors je m’excuse de le dire, mais… vous êtes une ouiche.

Vous, vous êtes du genre à arriver super sapé pour un rendez-vous galant et à vous pointer devant votre conquête en proclamant « Alors, beau-gosse nan ? ». Ben nan du coup. Même si c’est le cas, cette espèce d’empressement laisse à penser que pas du tout.

 

>> LE RAPPEL LONGUE DURÉE

Vous avez l’habitude de pondre un set bien efficace d’une heure et quart, et puis là, avant de lancer votre tournée, vous imposez à votre groupe de faire un set de quarante minutes pour mieux quitter la scène au plus tôt et provoquer un peu l’effet escompté du "rappel inexistant" déjà évoqué, si ce n’est que vous revenez. Et pas qu’un peu. Bien décidés à calmer la frustration née de cette fin de concert incroyablement précoce, vous enquillez une deuxième moitié de concert sous les oreilles de vos fans un peu déconcertés.

Vous appartenez certainement à la famille des pervers narcissiques, et ça fait un peu flipper. Consultez donc un médecin, voire un psy.

 

>> LE RAPPEL MULTIPLE

Ok le concert était bien. Ok le public en redemande. Mais non, pas ok non, ça n’est pas forcément une raison pour revenir huit fois d’affilée sous prétexte que certains vous le redemandent vaguement.

Vous couvez sans doute une petite dépression et aimez à vous rassurer. Tranquillisez-vous, si on vient vous voir c’est que vous avez sans doute un brin de talent.

 

>> LE RAPPEL SOLO

Vous enquillez les très longues tournées, ou aimez à faire plaisir à l’un ou l’autre des membres du groupe, et plutôt qu’un rappel en fanfare de tout le band, vous laissez l’un ou l’autre selon l’envie, ou selon un système de roulement entre membres du groupe savamment étudié, revenir sur scène se faire un gros kif en solo.

Vous êtes plutôt cool, même si on peut imaginer que certains fans pourraient être déçus de n’avoir droit qu’à une pièce et pas au puzzle tout entier…

 

>> LE RAPPEL DONT ON NE VEUT PAS

Votre concert a été tellement intense, tellement long, il a fait tellement chaud… A moins que les spectateurs ne se soient fait teeeellement chier, que personne ou presque n’en redemande. Chacun rentre chez soi, fatigué avant même d’en redemander.

Vous êtes du genre pas vraiment chanceux vous. Vous donnez, vous donnez, et puis vous êtes pas vraiment récompensé. Du genre à jouer au mari parfait pendant dix ans et à ce qu’elle se barre quand même avec un autre.

 

>> LE RAPPEL TROP EXIGEANT

La salle est en feu, vous l’êtes encore plus, du coup vous vous lancez dans un jeu dangereux qui consiste à vous barrer de scène, puis revenir rapidement pour faire en sorte que les applaudissements et les hurlements redoublent d’intensité, sans jouer la moindre note, mais les inciter à grands renforts de gestes. Le seul problème, c’est qu’après plusieurs minutes de ce manège, certains se lassent, au point d’en entrainer d’autres, et la moitié de la salle se barre avant d’entendre un éventuel accord…

Vous êtes du genre chelou. Il vous arrive régulièrement de demander à votre femme si elle est motivée pour faire des calins plusieurs fois en espérant que ça fasse monter en elle des pulsions irrépressibles, avant de constater qu’elle s’est endormie.

 

>> LE RAPPEL TOUT POURRI

Le meilleur pour la fin bien entendu. Quelle que soit la catégorie ci-dessus à laquelle il appartient, est juste mauvais, mal interprété, foiré quoi… Et ça c’est vraiment con, parce que tant qu’à faire de jouer un rappel, si c’est pas pour que ce soit un morceau qui surbutte, fallait vraiment pas se donner la peine…

 

Vous en voulez encore ? Vous en voulez ENCORE ?!?!! Et ben dites le en rappel de ce post, dans les commentaires ci-dessous, en nous contactant sur le blog par ici, ou en questionnant directement l'auteur par là

 

L'auteur : Cousin Cool se situerait dans la carrière musicale entre Père Castor, Cousin Machin et Daddy Cool. 30 ans qu’il traîne sa carcasse barbue dans les salles et les studios en tant que bassiste, ingénieur du son et régisseur. Du nord au sud de l’Europe, de l’est à l’ouest de l’Amérique, Cousin Cool a bossé avec les plus grandes divas comme avec les pires crasseux. Dans la famille Cool, il n’a jamais été père ou a refusé de le(s) reconnaître. Mais chez les Cool, on est dans le son de la tête au pied, de père en fils depuis une génération, et peu importe si celui de Cousin l’a abandonné à la naissance. De cela comme de tout sauf du son, Cousin se fout complètement et on le lui rend bien.

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