LES 10 PIRES PHRASES DES INTERNAUTES SUR LES SITES DE GROUPES

Ou les erreurs à ne pas commettre pour les musiciens développeurs en herbe..

On vous l’a dit il y a quelques temps : même si certains jugent l’outil archaïque, la conception d’un site web est un passage obligé pour tout groupe indé qui se respecte. Il sera votre vitrine entièrement personnalisée, votre seul moyen de vous démarquer par rapport à la pluie de réseaux tous plus sociaux les uns que les autres, aussi formatés qu’un tube de Pat Seb. Cependant il ne s’agit pas juste de créer un site, il s’agit de créer LE site. Pour le bien faire (oui, oui), mieux vaut ne pas se fourrer le clic dans une des erreurs qu’on retrouve trop souvent sur la toile musicale, et engendrer chez vos internautes une des réactions épidermiques listées ci-dessous. Désormais, comme on dit dans les moments très importants de l’histoire, on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas.

 

 

 

“Ah merde… attends je suis ou là ?? c’est ma souris ce truc tu crois ? ”

Oui, votre univers est mystérieux, sombre, vous faites dans le glauquecore symphonique et sur votre site web vous avez choisi de remplacer le curseur de la souris de vos chers fans par des poneys hermaphrodites qui se déplacent au gré de la page, se transformant au moindre clic en crânes de Polly Pocket. Il faut dire qu'il y a une logique là dedans, puisque c’est inspiré de la pochette de votre premier album intitulé « l’enfance c’est de la merde et mieux vaudrait commencer par mourir dans la vie ». C’est très intéressant, vous êtes sacrément imaginatifs, mais ça risque de dérouter un peu les internautes.

 

Conclusion : ne cherchez pas à réinventer la navigation sur un site web. Des générations de personnes un peu bizarres, bien plus geeks que vous, ont étudié les lois de l’ergonomie web, alors respectez-les un minimum et conservez votre fabuleuse créativité pour votre musique, vos textes, vos photos et vidéos.

 

 


« Ooooh naaaaan, ils ont écrit concert annulé dans leur agenda !!! Mais nan t’as rien compris c’est marqué concert de l’ANNÉE »
On vous l’a déjà dit, employer trop de polices différentes sur un même document c’est pêcher. C’est un peu comme mettre un perfecto avec un bas de jogging et des chaussures compensées jaunes. C’est tout simplement interdit.
 

Conclusion : nique la police trop nombreuse. Une pour les titres, une autre pour les textes. Un troisième éventuelle pour mettre en avant des choses très spéciales, mais c’est vraiment un maximum.

 

 

Un site d'enfouissement de polices trop moches

 


« Ce serait pas le genre de trucs ou il faut des lunettes 3D nan ? »
Eviter le 100% noir et blanc peut être une brillante idée si vous souhaitez donner du dynamisme colorimétrique à votre monde virtuel, cependant votre univers electro-pop de hipster des Bouches du Rhône n’est pas un passe-droit. C’est pas parce que Marseille est le pays des cagoles qu’il faut barioler votre site d’un arc-en-ciel de fluo qui fera que vous perdrez vos fans avant tout parce qu’ils seront rapidement atteints de cécité. Et après ça on ne leur en voudra pas de ne plus venir vous voir en concert.
 

Conclusion : tous les goûts sont dans la nature certes, mais pas plus de trois couleurs maximum pour délimiter les parties de votre site. 

 


« Raaaaa mais comment on éteint ce son b… à p… rousses !?!? »
Voilà, vous avez gagné. Ce dernier single dont vous étiez si fiers vient de crever un tympan à l'un de vos fans, qui comme on vient de le voir avait déjà mal aux yeux. Ayant laissé bloqué ses enceintes d’ordinateur sur 12 alors qu'elles étaient situées à 30 cm de ses oreilles, votre ingénieux player à lancement automatique a failli lui coûter une crise cardiaque. Déjà qu’il n’arrive pas à lire les lettres jaunes sur votre fond rose fluo et qu’il ne sait pas ou donner du clic, on dirait que vous entretenez avec vos fans une relation un brin masochiste. De grâce, les players automatiques sont aux sites web musicaux ce que le vocoder est aux voix des refrains sur un morceau hip hop : une infamie, une plaie, une verrue prurulante sur le nez qu’on se trimballerait à vie.
 

Conclusion : à bas les players automatiques. Exigez l’opération esthétique avant même la naissance, et laissez tranquillement cliquer l’internaute comme bon lui semble.

 

 


« Hello ??? Oooooooo…. Ooooo… Ooo… Y a quelqu’un ??? UUUnnn… UUuun… Uuun… »
Oui, votre site est la représentation de votre groupe, donc si vous y mettez une rubrique, veillez à ce qu’elle soit vivante et bénéficie d’un minimum de contenu régulier, sinon ça revient à emmener avec vous en tournée une section de cuivres qui resterait statique et silencieuse pendant tout le show. Ca peut-être un concept d’art contemporain, un happening, ou même une performance (à dire avec un hochement de tête de droite à gauche pour écarter une mèche imaginaire), mais en fait ce serait juste un peu con.
 

Conclusion : oubliez la section de cuivre, prenez un clavier. Moins chiant, moins cher.

 

 


« Brian ?! Attends Brian c’est le clavier nan ? Mais nan, c’est le percussionniste… Ben.. Ils ont pas de percussionniste, si ? Ah ouais ? nan ? Ah nan, je crois que c’est l’ingé son en fait... »
Maintenant que vous avez réussi la prouesse de ne pas faire fuir ceux qui vous apprécient, autant essayer de les faire rester le plus longtemps possible sur votre site. Comme des bons copains, comme s’ils squattaient un peu votre canap’, vous empruntaient vos sapes sans vous demander et allaient taper dans les placards de votre cuisine. C’est exemple est peut-être mal choisi, mais si vous dédiez une page à la présentation de votre groupe, ne vous contentez pas d’une image avec le prénom de votre pote agrémenté de son plus beau photomaton.
 

Conclusion : dites en plus sur Brian. Ses passions, ce qui lui donne envie de vomir, son matos, ses autres projets musicaux éventuels, ses histoires sentimentales inavouables, bref, ouvrez non seulement les placards de la cuisine, mais aussi les moments de pauses clopes au distributeur du local.

 

 


«  Tu crois qu’il vaut mieux que je m’abonne à leur newsletter, que j’achète leur album, que je laisse un message sur le forum, ou que j’aille voir la liste de leurs concerts ? J’ai peur Cincy, je ne sais pas quoi faire, je sens que ce site ne me veut pas.. »
Comme on dit du côté de la Belle-Province, « trop c’est comme pas assez ». Au delà de cette fulgurances philosophique teintée de poutine, les publicitaires vous diront toujours d’engager vos fans grâce à des « call-to-action ». Comme leur nom shakespearien l’indique, ces messages incitent à bouger les ptits doigts des internautes timorés.
 

Conclusion : autant absence totale de message serait préjudiciable en arrivant sur votre site, autant vous vous abstiendrez d’envisager une rafale de pop-ups qui aurait tendance, à la troisième ouverture et animation différente, à les faire rebrousser du clic sans jamais se retourner.

 

 

 

 

« Il faut que je passe au centre commercial des Grands-Champs à Bourre-La-Reine, parce qu’apparemment leur CD 2 titres est disponible au café-restaurant « La Patate » »

Si vous ne donnez pas aux gens la possibilité d'acheter votre musique quand ils visitent votre site Web, quand pensez-vous qu'ils vont le faire ? Probablement jamais. Alors ne manquez pas ces possibilités de vente. Incorporez une boutique sur votre site web, c’est de plus en plus facile de nos jours. Et tant qu’à faire rajoutez-y du merch et des produits exclusifs au site en le présentant comme tel, ça incitera ces messieurs dames à faire chauffer un peu leurs cartes.

 

Conclusion : on ne va pas les lister ici, les moyens sont nombreux et faciles à mettre en place, mais donnez aux gens le moyen d’acheter depuis votre site.

 

 


«  Cool, ils font des soldes pour leur anniversaire ! Attends, c’est pas leur deuxième anniversaire cette année ?? »
Ok, vendre votre came et rendre votre musique disponible c’est bien, vouloir à tout prix fourguer le CD dans le sac de la grand-mère tout en prenant l’argent dans son porte-monnaie de l’autre main, c’est mal vous voyez… Donc faire de son site une vitrine sur votre groupe ne veut pas forcément dire mettre les logos de vos sponsors en énorme sur toutes les pages, et faire des offres promos sur vos albums tous les mois c’est fatiguant.
 

Conclusion : savoir vendre, c’est faire en sorte que la personne en face de vous n’ait pas l’impression d’acheter. Sinon au bout d’un moment ce ne sera plus le site de votre groupe mais juste le Cdiscount de votre carrière. Cheap.

 

 

 

« Ah oui tiens, j’étais sur leur site il y a 1h30… mais j’ai complètement oublié de regarder ce que je voulais vérifier »
C’est bien de faire le lien avec des sites de potes, des renvois vers votre revue de presse en ligne, mais si vous n’obligez pas cette nouvelle page à s’ouvrir en parallèle de votre site et qu’elle le remplace purement et simplement dans la navigation, vous avez de très grandes chances d’avoir perdu votre fan.
 

Conclusion : ouvrez grand les fenêtres, mais ailleurs. Dans le jargon on dirait juste « _blank »…

 

 

BONUS CULINAIRE 

« Oh non, themothersuckers.com est devenue boucherie en ligne… »
Votre site vous a demandé si ce n’est de l’argent, au moins pas mal de temps à pondre, alors ce serait dommage d’en perdre l’usage uniquement parce que vous n’avez pas renouvelé votre contrat d’hébergement à temps. Donc surveillez bien votre nom de domaine, quitte à vous glisser une petite alerte le jour où votre abonnement doit expirer.
 

Conclusion : mangez végé.

 

 

Vous avez déjà hurlé devant des sites de groupes et souhaitez nous en faire part ? Vous avez juste envie de vous confier et parler à un ami ? ;) Envoyez vos messages en commentaires de l'article ci-dessous, en nous contactant sur le blog, ou en questionnant directement l'auteur à coucousincool@gmail.com

 

 

L'auteur : Cousin Cool se situerait dans la carrière musicale entre Père Castor, Cousin Machin et Daddy Cool. 30 ans qu’il traîne sa carcasse barbue dans les salles et les studios en tant que bassiste, ingénieur du son et régisseur. Du nord au sud de l’Europe, de l’est à l’ouest de l’Amérique, Cousin Cool a bossé avec les plus grandes divas comme avec les pires crasseux. Dans la famille Cool, il n’a jamais été père ou a refusé de le(s) reconnaître. Mais chez les Cool, on est dans le son de la tête au pied, de père en fils depuis une génération, et peu importe si celui de Cousin l’a abandonné à la naissance. De cela comme de tout sauf du son, Cousin se fout complètement et on le lui rend bien.

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